Histoire
Un domaine occupé dès l'époque gallo-romaine
Le village est sans doute déjà occupé à l'époque gallo-romaine. Ensuite, c'est autour de l'abbaye de moniales fondée en 880 par Richarde de Souabe, fille du comte d'Alsace connue sous le nom d'Erchangar, que se développe le village. Richarde de Souabe Sainte Richarde Décédée en896 ou897, Richarde de Souabe fut inhumée dans l'enceinte même de l'église comme le voulait la coutume épouse par la suite l'empereur Charles le Gros, petit-fils de Louis le Débonnaire.

La fondation d'une abbaye
Cette abbaye fut placée initialement au Saint-Sauveur et suivait la règle de Benoît de Nursie Saint-Benoît qui reçut la protection du pape. Elle fut autorisée à battre monnaie jusqu'en 1004. Elle fut dotée de biens considérables et reçut par la suite un grand nombre de privilège (Ancien Régime). L'empereur Charles IV du Saint-Empire Charles IV, en les confirmant en 1347, déclara l'abbaye exempte de toutes charges et contributions et accorda à l'abbesse Adélaïde de Géroldseck et à celles qui lui succédèrent, le titre de princesse de l'Empire. On ne connaît pas précisément l'époque précise de sa sécularisation; on croit qu'elle eut lieu entre les XII|e XIV|e. Outre la charte de l'empereur Charles IV du Saint-Empire, un grand nombre d'autres diplômes antérieurs et postérieurs ont été concédés à cette abbaye, soit pour confirmer les privilèges qu'elle avait déjà obtenus, soit pour lui en accorder de nouveaux. Les récipiendaires étaient obligés de faire preuve de seize quartiers de noblesse sans mésalliance, et les familles les plus illustres d'Alsace et d'Allemagne briguaient l'honneur d'y faire admettre leurs filles; elles n'étaient assujetties à aucun vœu et pouvaient quand bon leur semblait, rentrer dans leurs familles et même se marier.

Cette abbaye reçut, presque dès son origine, une illustration qui n'a pas peu contribué à sa prospérité et à sa considération. On sait que l'empereur Charles-le-Gros, trop faible pour gouverner le vaste empire qu'il avait réuni sous son sceptre par la mort de ses deux frères, en laissa les soins à l'impératrice Richarde, son épouse; elle avait pour conseiller Liutward, évêque de Verceil. Les courtisans, jaloux de l'autorité de l'évêque et de la confiance que lui accordait l'impératrice, méditaient depuis longtemps sa ruine et trouvèrent le moyen d'allumer dans le cœur du faible monarque une jalousie que la piété, les talents, les éminentes qualités de son épouse et vingt-cinq ans de mariage constamment heureux furent impuissants à écarter. Liutward fut chassé de la Cour ; l'impératrice répudiée se retira dans le monastère d'Andlau. La légende de sainte Richarde porte qu'elle subit l'épreuve du feu, et que revêtue d'une chemise enduite de cire, à laquelle ont mis le feu en quatre endroits, elle ne fut point atteinte par les flammes qui s'éteignirent miraculeusement. Quoi qu'il en soit, ce fut dans cette abbaye que l'épouse de Charles-le-Gros finit ses jours dans la prière et les bonnes œuvres. Elle trouva aussi une source de consolations dans les lettres, qu'elle cultivait avec une grande distinction; plusieurs belles poésies, qui sont parvenues jusqu'à nous, peignent sa résignation et la pureté de son âme. Elle mourut avant la fin du IXe siècle et fut enterrée dans une chapelle latérale de l'église d'Andlau; un siècle et demi plus tard, elle fut canonisée par le pape Léon IX, qui s'étant trouvé en Alsace, sa patrie, vint à Andlau bénir l'église nouvellement construite sou l'abbesse Mathilde, sœur de l'empereur Henri III.

Le village se forme autour de l'abbaye
Peu à peu, il se forma aux alentours de l'abbaye une petite ville que l'abbesse donna en fief, en 1364, à la famille noble d'Andlau, une des plus illustres de l'Alsace, dont l'histoire fait mention pour la première fois en 1141 : Ganthier d'Andlau fut abbé de Saint-Blaise. Neuf ans après, Othon, comte d'Andlau (''Otto de Andelaha comes'') paraît comme témoin dans un diplôme donné par l'empereur Conrad III en faveur de l'abbaye de Saint-Blaise. Cette famille a produit un grand nombre d'hommes distingués, et ce qui prouve la haute considération dont elle jouissait, c'est qu'en vertu d'un antique privilège, renouvelé par Charles Quint, en 1550, l'aîné portait le titre de chevalier héréditaire du Saint-Empire.

Andlau une ville de pèlerinage
Un pèlerinage fut dédié très tôt à la Vierge Marie dans la crypte de l'Église où les chanoinesses se réunissaient chaque jour pour prier. Au XIVe siècle une tour souvent confondue avec le château de Spesbourg - est attestée appartenir aux nobles de Dicka. Entre le XIII|e|et le|XIV|e quatre châteaux sont édifiés à Andlau. L'un de ces château est celui du Wibelsberg-Crax dont il ne subsiste que quelques vestiges. Construit entre 1232 et 1249 il est démoli une première fois par Eberhard d'Andlau, puis reconstruit à partir de 1293. Il prend alors le nom de château de Crax, mais est définitivement démoli en 1298 sur ordre de l'évêque de Strasbourg. Les sires d'Andlau fortifient la ville au {{s-|XV|e}}. En 1695 le garde forestier d'Andlau, Frantz Ettighoffen, tue l'un des derniers ours des Vosges. Au milieu du XIXe siècle, Andlau compte encore dix-huit moulins. La commune est entourée de forêts et de vignes.